mercredi 16 juin 2010

La Despedida: un record Guiness

Sans aucun doute, nous avons vécu lundi dernier la plus longue Despedida (fête d'aurevoir) de l'histoire de l'Option SENS.

Dès 6hrs le matin, les étudiants de Promestia étaient sur les lieux du crime. En effet, à l'aube fut tué un cochon en l'honneur du départ des étudiants Catacochiens. Après 5 minutes de cris stridents et aigus, le cochon a rendu l'âme et furent accueillis les autres étudiants en provenance des communautés avoisinantes. Une fois la quarantaine d'invités arrivés à la petite école de Promestia, là où eu lieu la Despedida, les hommes du village procédèrent à la décapitation du Chancho. Après l'avoir ébouillanté pour enlever le poil, lui avoir ouvert le ventre et lui avoir cassé les côtes, ils le décapitèrent morceau par morceau pour finalement nous le servir, aprêté de mille et une façons: à 10 heure le matin, était servie dans notre assiette la peau du cochon sur laquelle avaient survécu les poils les plus farouches, à midi les oreilles de Christ, à 1h la soupe aux os et en soirée le Chancho dans son gras et dans sa viande la plus fraîche. Du sang coagulé fut aussi préparé un plat de boudin. Par chance, nous nous en sommes échappés (au grand malheur de Yves).

Pour mieux digérer la quantité impressionnante de bouffe qui nous a été servie, on nous a défié à l'équa-volley et au soccer. Nous avons fait honneur au Canada en perdant contre l'équipe de l'âge d'or équatorienne. Vers la fin de l'après-midi fut organisée una programita pour présenter nos cultures respectives. Les Équatoriens nous ont fait jouer à la chaise musicale (on a perdu), nous ont fait courser à 3 pieds (on a encore perdu) et nous ont fait dansé avec une orange entre les fronts des partenaires (devinez quoi, on a perdu!). Nous avons aussi eu droit à des discours enflammés et interminables et à une chanson sur le Canton Paltas par le père d'accueil de Marco.
Nous, les Québecois, avons chanté le hit du temps des fêtes ''Dans nos vieilles maisons''. Ils furent impressionnés par les cuillères en bois et en redemandèrent. Nous avons donc chanté ''La rue principale'' des Colocs. Ils avaient l'air tannés et ont applaudi avant que l'on finisse. Finalement, nous avons improvisé une danse traditionnelle québécoise, un genre de rigodon, qui fut très populaire et répété tout au long de la soirée.



Pour terminer, nous avons dansé dans la petite classe de l'école, entraînés par le rythme frénétique du système de son un peu désuet. Entre chaque chanson, tout le monde retournait s'asseoir à sa place et ce même si le lapse de temps entre les chansons ne dépassait pas les 5 secondes. Les Équatoriens sont infatiguables. Que ce soit la cumbia, la salsa, la merengue ou la gigue, rien est à l'épreuve de leur motivation. À 10h00 (et oui, ça faisait bien 16 heures que nous fêtions), on nous a rassemblés pour de nouveaux discours avant le départ plus officiel. Les gens scandaient allègrement ''VIVA CANADA - VIVAAAA'' et ''VIVA ECUADOR- VIVA'' à chaque 17 secondes. Norman, le père de Felipe, Francisco, la maestra (professeure), Yves et Marianne ont fait des discours, tous un peu sous l'effet de l'alcool, ingéré à l'équatorienne! Le produit fut émouvant et nous nous laissâmes sur des promesses de retour.

Le trajet en boite de pick-up fut lui aussi mémorable: les équatoriens chantaient à tue-tête des classiques de leur région sous le ciel étoilé et nous, tentions de faire de même avec autre chose que l'hymne national.

Si nous avons passé à travers tout un amalgame d'émotions lors de cette fameuse despedida (la fatigue: 16 heure de fêtage, le dégoût:la peau du cochon, la tristesse: se dire aurevoir, l'humilité: perdre sans limite et la joie: être avec ces gens si fantastiques), il n'en demeure pas moins que cette journée inoubliable restera gravée dans les annales canadiennes et équatoriennes de la fête et du partage.

VIVA ECUADOR - VIVAAAAAA-



Alice et Marianne

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